Présentation

Les institutions culturelles françaises se réinventent constamment depuis quelques décennies à travers l’intégration de divers héritages – des grands principes légués par l’ère Malraux aux apports de l’éducation populaire, et plus récemment, l’affirmation des droits culturels à l’échelle mondiale. Nombre d’entre elles sont localisées dans des territoires en profonde mutation, de plus en plus marqués par des phénomènes de fragmentation et d’exclusion. Qu’elles soient repensées comme lieu d’hospitalité, lieu de vie ou « safe place », elles (re)construisent une relation aux publics, aux habitants, aux espaces environnants, en faisant une large place à l’expérimentation. Elles sont envisagées comme des « espaces communs » cherchant à maximiser les interactions entre individus ou groupes sociaux différents. Ces institutions sont alors conçues comme des lieux d’urbanité, ancrés dans leurs territoires, c’est-à-dire favorisant le lien spatial et l’être ensemble au-delà de leur fonction de scène artistique. Peut-on y voir un renouveau des politiques culturelles ? A quelles conditions se construisent les relations des lieux culturels à leur environnement socio-spatial, en réponse à quels enjeux et avec quelles limites ?  Comment penser, représenter, évaluer l’empreinte des lieux culturels sur les territoires ? Par quels processus et à travers quelles pratiques les équipes mettent-elles en œuvre et cherchent-elles à évaluer leur projet lorsque ceux-ci sont « situés » ?  Le contexte français est-il spécifique ou observe-t-on les mêmes transformations dans d’autres pays ?

 

Ce colloque souhaite : 

  • d’une part, questionner ces mutations, de même que les mots et les catégories en usage pour les qualifier : « empreinte civique», « ancrage territorial », « participation », « émancipation », … en croisant les regards de multiples acteurs : chercheurs travaillant dans différentes disciplines, professionnels de la culture, élus, « grands témoins », etc.
  • d’autre part, mettre au cœur du débat la question de l’évaluation des institutions culturelles à l’aune de ces nouveaux enjeux. Comment rendre compte de la qualité des relations construites par une institution culturelle à son territoire, lorsque l’enjeu ne se limite plus aujourd’hui à quantifier le public dans une salle ? Comment faire de l’évaluation des projets culturels un instrument démocratique permettant la construction d’un discours critique ? Quels indicateurs proposer ?
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